Félicitations à Amélie Hoste qui a soutenu thèse le lundi 16 décembre 2024

Sur le sujet suivant : « Croissance de l’anguille européenne en milieu lagunaire méditerranéen : comparaison inter-habitats de la démographie, des tactiques d’utilisation de l’habitat et de la condition des futurs géniteurs ».

 

Amélie Hoste

 

Composition du jury

Anthony ACOU Ingénieur de recherche Museum national d’histoire naturelle MNHN CRESCO Dinard – Examinateur

Hervé CAPRA Directeur de recherche INRAE – Examinateur

Audrey DARNAUDE Chargée de recherche CNRS UMR Marbec – Examinatrice

Caroline DURIF Senior Research scientist Institute of Marine Research Austevoll Research – Rapportrice

Delphine NICOLAS Chargée de recherche Tour du Valat – Co-directrice de thèse

Etienne PREVOST Directeur de recherche INRAE – Rapporteur

Jean-christophe POGGIALE Professeur des universités AMU MIO – Directeur de thèse

 

Résumé

L’anguille européenne (Anguilla anguilla) est une espèce panmictique au cycle de vie complexe, se reproduisant en mer et grandissant dans les eaux continentales, sur une vaste zone allant des côtes nord-africaines au nord de l’Europe. Comme d’autres poissons migrateurs diadromes, elle est confrontée à de multiples menaces. Depuis les années 1980, son recrutement a chuté de plus de 95 %. Classée en danger critique d’extinction, l’anguille bénéficie depuis 2007 d’un règlement européen visant à reconstituer son stock, avec notamment des mesures axées sur l’augmentation du nombre d’anguilles argentées, futurs reproducteurs. Une meilleure compréhension de la croissance de l’anguille durant sa phase continentale est cruciale, car c’est à ce stade que des mesures de gestion efficaces peuvent être appliquées. Lors de cette phase, l’anguille peut coloniser une grande diversité d’habitats que ce soit entre individus ou pour un même individu, illustrant sa remarquable plasticité phénotypique. En effet, les traits d’histoire de vie de l’anguille varient en fonction des conditions environnementales. Des tendances générales montrent une croissance plus rapide de l’anguille dans le sud de son aire de répartition, ainsi que dans les milieux saumâtres comparés à ceux d’eau douce. La majorité des études sur la croissance de l’anguille s’est concentrée sur les milieux d’eau douce, saumâtres ou marins de la façade atlantique, laissant les écosystèmes méditerranéens largement sous-étudiés. Les milieux lagunaires méditerranéens, qui favorisent la croissance rapide de l’anguille et possèdent un potentiel élevé de production de futurs géniteurs, joueraient un rôle essentiel dans la reconstitution du stock mondial. Au sein de ces milieux, la diversité des habitats présents, allant d’oligohalins à hyperhalins, contribue à l’expression d’une grande variabilité des traits d’histoire de vie de l’anguille. Cette thèse explore la croissance de l’anguille à l’intérieur d’un complexe lagunaire méditerranéen, le delta du Rhône (France), en étudiant l’influence du type d’habitat sur la production d’anguilles argentées, en termes de quantité et de qualité, et en examinant les tactiques d’utilisation de l’habitat par l’anguille durant sa croissance. Ces travaux se sont basés sur une variété de méthodes dont la modélisation, la schlérochronologie, les quantifications microchimiques, et les analyses écotoxicologiques et épidémiologiques. Cette approche multidisciplinaire a montré l’existence de sous-populations distinctes en termes d’abondance, de sex-ratio et de traits d’histoire de vie, avec une forte variabilité entre et au sein des sites étudiés. L’étang du Vaccarès, une lagune mésohaline à euhaline, semble offrir les meilleures conditions pour la production d’anguilles argentées, en bonne condition corporelle, un taux de croissance élevé, un âge à l’argenture précoce et une abondance significative en faveur des mâles. En revanche, les anguilles du canal d’eau douce du Fumemorte montrent les taux de croissance et les abondances les plus faibles avec un sex-ratio en faveur des femelles, mais des taux de survie élevés. La diversité des habitats dans le complexe lagunaire de Camargue apparaît essentielle pour maintenir la variabilité des traits d’histoire de vie de l’anguille. Certains habitats propices à la croissance de l’anguille sont fortement pollués, entraînant une contamination des individus, et souligne l’urgence d’améliorer la qualité de l’eau. Les connaissances acquises offrent une base de référence pour envisager des actions visant à améliorer la production d’anguilles en bonne condition corporelle et sanitaire, tout en tenant compte des spécificités des types d’habitat.
Le lundi 16 décembre à 14h à la Tour du Valat, dans la salle Jean-Paul Taris (grande salle).
 
Un lien zoom est également disponible : https://us06web.zoom.us/j/81634756118
 
 
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