07 février 2022
Les colonisateurs bactériens
Le fer est un élement essentiel à la vie et naturellement présent dans l’environnement. Céline s’interesse à son oxydation par des bactéries dans les profondeurs océaniques.
L’oxydation du fer est une réaction naturelle qui permet à la bactérie de se fournir en énergie. Le fonctionnement est le suivant : les atomes d’oxygène arrachent des électrons aux atomes de fer ce qui genère de l’énergie. C’est le même principe que dans une pile : le flux d’électrons produit de l’électricité, et c’est ainsi que fonctionnent ces bactéries dites ferroxydantes.
L’oxydation du fer le transforme en un autre type de fer, c’est le processus de formation de la rouille, et il se passe la même chose dans les fonds.
Sur la photo, on voit les colonisateurs préparés par Céline qui seront destinés à accueillir des bactéries vivant à 2400m. Chaque tube est un petit milieu de vie fait sur mesure pour elles! Certains contiennent du plastique de différentes compositions, d’autres du fer de différentes origines.
Des collègues à elle aimeraient comprendre la dégradation des plastiques par les micro-organismes et par l’eau de mer du fond. Ils identifieront également les espèces qui en sont responsables.
Céline étudie le fer, et elle a choisi d’en utiliser deux types différents. L’un d’origine synthétique : la grenaille de fer (acier); et l’autre d’origine naturelle : le verre basaltique. Le basalte est une roche magmatique. Dans le cas d’une éruption volcanique sous-marine, le magma subit un refroidissement extrêmement rapide qui le tranforme en verre, on l’appelle donc verre basaltique. C’est du verre, mais très riche en fer. Simplement, ici, il a été fabriqué en laboratoire pour reproduire le verre basaltique provenant de l’activité volcanique des fonds. Les colonisateurs permettront ainsi d’étudier l’activité d’oxydation de ces deux types de fer par les bactéries.
On peut étudier les bactéries grâce au fer, et on peut faire le chemin inverse en étudiant le fer grâce aux bactéries ! En fonction des bactéries ferroxydantes identifiées dans les fonds, les chercheurs peuvent déterminer le type de fer associé et suivre son évolution dans les océans. Ces études visent également à comprendre l’impact du réchauffement climatique sur les micro-organismes des fonds océaniques.
Vous descendez ?
La météo prévoit un retour au calme demain ! Le Nautile devrait donc être prêt à plonger à 9h00 ! Il sera envoyé au fond avec un scientifique et deux pilotes pour vérifier et ajuster les positions des appareils au fond.
En attendant, on vous fait visiter ce sous-marin destiné à l’exploration et l’intervention jusqu’à 6000m de profondeur. Pour rappel, la surface habitable est une sphère de 2m² équipée d’un système de recycleur qui permet de maintenir un taux d’oxygène normal et d’éliminer le dioxyde de carbone rejeté. L’air passe par des granules de chaux sodée qui le débarasse du dioxyde de carbone, c’est ce qu’on appelle un circuit ré-insipirant ou circuit circulaire.
L’entrée si situe sur le dessus du Nautile, et pour y accéder il faut monter à l’étage supérieur du hangar. Voici le trou par lequel il faut se faufiler pour descendre!
Dans le Nautile
Nous voilà dans la sphère habitable. C’est un peu exigu mais on s’y sent rapidement bien! Il y a 3 petits hublots pour les 3 passagers (pilote, co-pilote et scientifique). Leur petite taille résulte d’un compromis entre l’épaisseur de la vitre et la taille de la fenêtre d’observation. Résister à la pression des 6000m de profondeur equivaut à subir 600kg force par cm², autant vous dire que la vitre doit être solide! Une plus grande fenêtre nécéssiterait un verre beaucoup trop épais.
Sur les côtés, la sphère est tapissée de boutons, d’appareils électroniques et d’équipements. Il vaut donc mieux faire attention à ses mouvements et se tenir à sa position. Les deux coussins disposés de part et d’autre permettent aux passagers de s’allonger face au hublot pour observer le paysage lorsque les manoeuvres le permettent ! Plutôt sympa non?
Guillaume est un des co-pilotes et il est aussi électronicien du Nautile. Durant les plongées il est en charge de la gestion atmosphérique du Nautile, du positionnement des engins, du contact avec la surface et des prises d’images. Par sécurité, le Nautile doit communiquer avec la surface toutes les 30 minutes.
Sont également responsables des commandes du Nautile : Olivier, co-pilote, Julien, pilote et responsable technique, et Frank, pilote et chef d’opération. Ils se relaient pour assurer les nombreuses plongées du Nautile. Le repos et la concentration sont primordiaux.
Exécuter l’immersion, la direction et la récupération du Nautile mobilise des postes de navigateurs, de mécaniciens, et de plongeurs. On vous montrera leur implication dans la plongée de demain !
Crédit photo : Nicolas Fromont – @nicolasfromontphoto
Matelot et bijoutier
Travailler sur un navire demande de la rigueur, de l’organisation et de la coordination. C’est également un métier manuel. Pour Aurore, qui est matelot, le côté manuel s’avère aussi très créatif ! Elle fabrique des bijoux à partir d’objets marins et de matériaux de mécanique. Ce soir, elle nous propose des souvenirs originaux !