Atelier international – Echouage des particules Lagrangiennes dans la circulation océanique dérivée des satellites

Un atelier international intitulé « Echouage des particules Lagrangiennes dans la circulation océanique dérivée des satellites » s’est tenu du 30 octobre au 6 novembre 2024 au Science Hub de l’Agence Spatiale Européenne à ESRIN (ESA Centre for Earth Observation, Frascati, Italie), dans le cadre du projet 4DMED-sea et de son extension. Dirigé par AMU et le CSIC, il a rassemblé 12 experts confirmés (français, espagnols, italiens, néerlandais et américains) et 6 jeunes chercheurs pour échanger des idées (30 et 31 octobre), réfléchir collectivement et co-écrire un article scientifique (4, 5 et 6 novembre). Au-delà des aspects de formation, il s’agit de rappeler le contexte et de décrire le problème précisément afin d’anticiper de possibles solutions.

Au cours des dernières décennies, la modélisation Lagrangienne a prouvé son efficacité pour la recherche fondamentale sur les processus de transport, de mélange et de dispersion dans l’océan. Elle a été récemment utilisée pour des recherches plus appliquées (telles que la connectivité des réseaux d’aires marines protégées, la gestion des pêcheries, etc.) et est d’ores et déjà envisagée pour diverses applications sociétales (opérations de recherche et de sauvetage en mer, suivi des plastiques, marées noires et autres évènements de contamination anthropogénique, évaluation de la qualité de l’eau en lien avec des opérations de dragage dans les ports, câblage sous-marin, parcs éoliens offshore, etc.).

Cependant, les résultats de la modélisation dépendent du schéma numérique utilisé et, surtout, de la qualité des champs de courants utilisés. Contrairement aux bases de données générées par des modèles opérationnels et les réanalyses, les produits dérivés des satellites sont uniques car ils constituent la seule source de courants océaniques maillés provenant d’observations satellitaires, couvrant simultanément l’océan côtier et le grand large à l’échelle mondiale. Dans 4DMED-sea, de tels champs de courants ont été générés pour la première fois à haute résolution et dans l’océan intérieur, ce qui ouvre de nouvelles perspectives de recherche et d’application. Cependant, les facteurs contribuant aux imprécisions près des côtes et proche des accidents bathymétriques (conditions de bord aux limites fermées) ne sont pas entièrement compris ni pris en compte actuellement. C’est particulièrement le cas dans l’océan côtier où l’échouage des particules numériques est important, ce qui biaise les analyses qui en découlent.

Après avoir passé en revue les impacts les plus communs (par ex. trajectoires parasites, gain/perte artificiel(le) de particules, impossibilité de distinguer les vrais des faux échouages) et leurs causes (trait de côte complexe, bathymétrie alambiquée et dynamique côtière multi-échelle non résolue), le groupe a récapitulé les principales solutions potentielles (par ex. corriger le champ d’écoulement lui-même, corriger les trajectoires littorales, ou paramétrer l’échouage) afin d’anticiper les incertitudes, d’harmoniser les bonnes pratiques et d’orienter les efforts futurs de l’ensemble de la communauté (académique et non académique).

Léo Berline, Chaimaa Rwawi et Vincent Rossi (organisateur) du MIO ont participé à cet événement. Ils ont donné plusieurs présentations orales et ont pris une part active au débat scientifique. Un article collaboratif sur le sujet sera publié dans une revue internationale à comité de lecture courant 2025…

Restez à l’écoute !

Contact : Dr. Vincent Rossi 

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