Emily Wagonnier est doctorante en troisième année en océanographie biologique s’intéressant à la compréhension des différentes formes de phosphore utilisables par le phytoplancton dans le laboratoire de Solange Duhamel à l’Université d’Arizona, département de biologie moléculaire et cellulaire. Elle participe à la campagne BioSWOT-Med.
SWOT-AdAC : Vos intérêts de recherche en dehors de BioSWOT-Med
J’ai toujours été attirée par l’océan, passant mes étés sur la côte lorsque j’étais enfant. J’ai rencontré le Dr Solange Duhamel à bord du R/V Endeavor en 2018 et depuis lors, je suis fascinée par le phytoplancton et la façon dont il survit dans des régions où il n’y a que peu ou pas de phosphore pour sa croissance. Mon travail de doctorat se concentre sur la compréhension des différentes formes de phosphore que le phytoplancton peut utiliser et sur les enzymes qui contribuent à ce processus.
SWOT-AdAC : Lors de la croisière BioSWOT-Med, vous serez chargé de mesurer les polyphosphates et les esters d’organophosphates. De quoi s’agit-il et pourquoi est-il important de les mesurer?
Le phosphore est essentiel au fonctionnement et à la croissance des cellules. Dans la mer Méditerranée, où le phosphate est un nutriment limitant, les polyphosphates peuvent être utilisés comme source alternative de phosphore pour le phytoplancton. Des polluants émergents, tels que les esters organophosphorés, sont présents dans la mer Méditerranée et peuvent également jouer un rôle dans la communauté phytoplanctonique.
SWOT-AdAC : Quels instruments utilisez-vous pour les mesurer ? Comment fonctionnent-ils ?
Sur L’Atalante, nous filtrons l’eau de mer pour détecter les polyphosphates et les esters organophosphorés, nous stockons les échantillons et nous analysons le tout au laboratoire.
Pour les polyphosphates, il s’agit de collecter du phytoplancton sur un filtre et de mesurer le polyphosphate par spectrométrie de masse (identification du polyphosphate par le rapport masse/charge du composé) ou par coloration à l’aide d’un colorant fluorescent. Nous pouvons également examiner le polyphosphate spécifique aux groupes de phytoplancton en triant d’abord les cellules.
Les esters d’organophosphates sont recueillis en faisant passer l’eau de mer dans une colonne qui retient les composés. En laboratoire, nous pouvons transférer les composés dans un flacon qui est ensuite analysé par spectrométrie de masse couplée à la chromatographie en phase gazeuse. L’échantillon est vaporisé et chaque composé se « sépare ». La façon dont chaque composé se sépare est cohérente et nous pouvons utiliser ce modèle pour identifier le composé que nous examinons et sa quantité.
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